3e Forum de l’internet rural : des usages innovants au service du développement rural

A l’occasion de la naissance officielle du groupe de travail sur les usages ruraux de la Fing (http://www.fing.org/index.php?rubrique=rural), Jean-Michel Cornu (Fing), Floriana Carrillo (ville de Felletin) et Isabelle Bize (Inter’Vista), qui en sont les animateurs, nous proposent un compte rendu exhaustif du Forum de l’internet rural qui s’est tenu à Felletin en mars 2004. Un compte rendu qui nous permettra de découvrir de nombreuses expériences originales comme le réseau Sati 21 de la Côte-d’Or ; Geremus, l’outil des maires ruraux de l’Aube…

Felletin, le 31 mars 2004
Par Jean-Michel Cornu – Merci à Floriana Carrillo et Isabelle Bize pour leurs relecture et leurs corrections.

Pour la troisième année consécutive, le Forum de l’internet rural a réuni les acteurs des usages ruraux (http://www.mairie-felletin.fr/forum.html). Le Forum a été organisé par la mairie de Felletin (http://www.mairie-felletin.fr), en partenariat avec la Fing (http://www.fing.org), Apronet (http://www.apronet.asso.fr) et Villes Internet (http://www.villes-internet.net) dans le cadre du mois de l’internet en Limousin (http://www.mois-internet.net) organisé par l’Agence régionale de développement du Limousin (http://www.acti-limousin.net).

Résumé
Les réseaux sociaux avant tout

Aujourd’hui, si les réseaux techniques existent en milieu rural et sont opérationnels (satellite en Côte-d’Or, réseau régional en Pays de Loire, hertzien en Ardèche… et l’appel à projet sur les technologies alternatives devrait accélérer cette tendance), ils ne sont qu’un support pour développer les coopérations existantes et en initier de nouvelles. Car la vraie clé de leur succès est de s’appuyer sur les réseaux humains  : En Côte d’Or, le réseau Sati 21 se construit comme support des institutions et acteurs locaux. La technologie devient accessoire et un simple outil de support. La e-filière 21 également a pour but de donner un avantage concurrentiel aux acteurs locaux dans les domaines agricoles, touristiques et prochainement le bâtiment  ; En Pays de Loire, Agriliger apporte des services d’information, de formation et de débats mais aussi des moyens d’échanges et de collaboration entre agriculteurs en s’appuyant sur des usages collectifs en cyber-centres ; En Ardèche, le Syndicat intercommunal à vocation unique (Sivu) a mis en place un réseau qui couvre la moitié du département et a permis de développer de nombreux usages entre les écoles, les mairies, les hôpitaux alors que 95 % des communes ont moins de 600 habitants.

L’appropriation collective des utilisateurs et l’implication des décideurs publics
Un point ressort de façon forte : la nécessité de l’appropriation et de la formation collective. De ce point de vue, les lieux collectifs sont particulièrement utiles et complémentaires de l’accès résidentiel et professionnel. La difficulté est moins technique qu’organisationnelle  : on est dans le management de l’innovation (d’usage) et la conduite du changement.

Il est nécessaire que les financeurs institutionnels s’impliquent au-delà même du financement sur la réflexion collective. L’expérience de télémédecine de Fissa au Sénégal et sur l’île d’Aix montre la rapidité d’appropriation du public et des praticiens, grâce à une bonne mobilisation des associations mais avec une faible implication du secteur public. On fait le même constat sur l’informatisation des petites communes où l’appropriation est bien moins rapide en France qu’en Italie ou en Espagne.

L’approche coopérative est une clé
. On voit comment les petites communes rurales de l’Aube peuvent travailler de façon collaborative au travers de l’outil Geremus pour obtenir des informations qui les concernent ou comment les communautés peuvent utiliser e-noria en Côte-d’or pour faciliter le développement de leur projet. Mais les outils ne sont qu’un des soutiens de la coopération. Par exemple, il apparaît dans les différentes interventions que l’apprentissage et l’appropriation se réalisent mieux de façon collective. D’une certaine façon, la culture de l’échange et de la coopération dans les milieux ruraux leur donne un avantage sur les usages urbains souvent plus individualistes, mais il est nécessaire aussi que les collectivités et les institutions acquièrent cette même culture de la coopération.

Oui les réseaux ruraux existent, mais la question n’est pas là…
Philippe Coat, délégué développement et TIC au conseil général de Côte-d’Or (http://www.cg21.fr) a mis en place le réseau Sati 21 (Services et animation pour les technologies de l’information). Deux centres sont ouverts et cinq sont en préparation (18 à terme). Chaque centre est piloté par un groupe local d’orientation qui comprend les acteurs du commerce, du monde associatif, de la formation… Les centres sont ouverts à un public très large et servent à tester et diffuser des innovations (même au-delà des TIC). On y trouve des retransmissions d’événements, des ateliers, des formations à distance et en présentiel… L’investissement est pris en charge par le Conseil Général et la Caisse des Dépôts et le fonctionnement est à la charge du maître d’ouvrage. Un centre de ressource situé à Dijon comporte un pôle animation, un pôle contenu. Une assistance complète est apportée aux maîtres d’ouvrage (communautés de communes, pays…). Prochainement, la chambre de commerce et la chambre des métiers vont organiser des petits déjeuners avec les acteurs concernés. Le réseau s’appuie sur le Centre national d’études et de ressources en technologies avancées (http://www.cnerta.educagri.fr) et est au service de tous les projets collectifs du département. Le point le plus important en est l’organisation puisqu’il s’appuie avant tout sur les réseaux humains (présentiel). Pour Philippe Coat, « La technologie est accessoire, c’est l’intelligence collective qui est la clé ». La « mayonnaise prend » et des nouveaux projets coopératifs voient le jour. Le réseau est le prétexte pour rapprocher les acteurs et créer des liens entre des organismes qui ne travaillaient pas ensemble jusqu’à présent.

Tahar Slimali, consultant pour le conseil régional des pays de la Loire, a présenté Agriliger une plate-forme extranet de services à destination des agriculteurs (« Agriculture » pour le réseau « Ligérien » – des Pays de la Loire). La plate-forme s’appuie sur le syndicat mixte Mégalis (http://www.megalis.org) qui met en place des infrastructures à très haut débit. Une trentaine des quarante cyber-centres (cyber-bases grâce à un accord avec la Caisse des Dépôts) participent à la plate-forme Agriliger. Les services comprennent de la formation, des débats, des visio-conférences très haut débit multipoints, des contenus éditoriaux (météo à la carte, des vidéos sur l’agriculture, de l’auto formation à distance…) et des outils collaboratifs… Agriliger est reliée à la plate-forme régionale Agrilianet (http://www.agrilianet.com). La prochaine version sera ouverte et ne sera plus limitée à une utilisation dans les cyber-centres. Claude Virlojeux de l’Artesi rappelle que l’usage résidentiel et les espaces publics sont deux choses différentes qui répondent à des besoins différents. Un des points important est d’éviter l’isolement pour faciliter l’appropriation. De ce point de vue, l’utilisation collective est fondamentale. Alexis Mons du groupe Reflect (87) souligne que l’histoire des EPN montre la difficulté de construire ex-nihilo des solutions indépendamment des réseaux déjà en place. Pour cela les exemples présentés sont révélateurs de l’importance de s’appuyer sur les réseaux humains existants.

Michel Alonzo, responsable du projet « inforoutes de l’Ardèche » (http://www.inforoutes-ardeche.fr) fait le point sur le projet qu’il avait présenté deux ans auparavant au premier forum de l’internet rural. Il s’agit d’utiliser les nouvelles technologies pour désenclaver les territoires. 25 points d’accès dans les villages ont permis de relier 350 écoles primaires, des mairies, des hôpitaux… depuis 1995. Pour éviter que l’Ardèche ne se retrouve à l’écart du haut débit, le Sivu a cherché des technologies alternatives qui n’avaient pas été retenues par les opérateurs qui avaient conclu à la non-rentabilité de connecter l’Ardèche. Un réseau hertzien a été déployé depuis 2002 et couvre aujourd’hui la moitié du territoire (il s’agit de technologies satellitaires qui sont utilisées « au sol »). Le réseau est limité aux adhérents du syndicat (mairies, bibliothèques, écoles, collèges) car les collectivités n’avaient pas encore le droit d’être opérateur. Les données peuvent être reçues à 5 ou 10 Mb/s pour celles situées en Ardèche et à 800 Kb/s pour celles qui viennent du reste de l’internet. Le réseau a été très peu coûteux à installer (500 K€ soit 10 fois moins que si la BLR avait été choisie). Les usages se sont développés dans des milieux très ruraux (95 % des communes ont moins de 600 habitants). Le bilan est très positif et il y a des demandes de particuliers et d’entreprises qui ne peuvent être satisfaites du fait de la législation.

Passer d’une approche technos et étude des besoins à une logique d’appropriation
Michel Tréheux de la société In’Cube (http://www.in-cube.fr) a présenté le rapport sur les Ntic dans les zones d’activité en milieu rural ou semi-rural réalisé en collaboration avec le groupe économie rurale de l’Observatoire des télécommunications dans la Ville (http://www.telecomville.org). Il souligne l’existence d’un réel besoin de défrichage et de meilleure compréhension des cycles de vie technologiques et d’appropriation. On parle beaucoup d’infrastructure en France et on cherche s’il y a des besoins, mais on constate que la disponibilité des technologies et la diffusion de savoir-faire génère des usages. Aujourd’hui, il ne suffit plus d’expliquer les outils informatiques, il faut expliquer ce que l’on peut faire avec. Par exemple, sur le commerce électronique, beaucoup d’expérimentateurs sont restés sur un échec et hésitent à réinvestir. Il faut aujourd’hui expliquer ce que l’on peut faire avec le commerce électronique et comment.

Rendre les domaines agricoles, touristiques ou BTP concurrentiels en Côte-d’Or
Philippe Coat a présenté le programme e-filière 21 dans le département de la Côte-d’Or. Cette opération commencée avec le monde agricole, continue avec le tourisme et devrait se poursuivre avec le BTP. Le point de départ a été l’identification des univers différents dans le monde agricole (vinicole, carné…). Puis, cette opération s’est intéressée aux grandes évolutions macro-économiques et législatives (comme la politique agricole commune). Elle s’est concentrée ensuite sur l’impact des TIC sur le secteur puis les impacts micro-économiques. En résumé, il s’agit de distinguer les menaces et opportunités, les points forts et les points faibles et donc les facteurs clés de succès pour que la profession se développe. Le conseil général est coordonateur mais la chambre d’agriculture est maître d’œuvre du plan d’action qui est présenté aux acteurs. Les facteurs clés de succès identifiés sont :

  • Révéler les enjeux pour donner du sens aux actions
  • Adopter une approche stratégique et agir sur les modes d’organisation
  • Faciliter l’appropriation par la profession ; Les présidents de groupes doivent trouver un intérêt direct à piloter un groupe
  • Connaître les acteurs en présence
  • Ne pas oublier le court terme (avec des étapes simples)
  • Le plus délicat : élaborer un plan d’action qui soit un bon support pour doterla profession d’un avantage concurrentiel.

La difficulté à travailler ensemble en France est un véritable frein au développement et à l’appropriation des projets, rappelle Philippe Coat. Il n’y a la plupart du temps que des micro-projets, éventuellement au niveau régional mais trop rarement au niveau national.
Philippe Coat a également présenté l’extranet e-noria 21 dédié à des projets collectifs susceptibles de contribuer au développement économique, culturel, associatif en Côte-d’Or. Cela concerne toutes les communautés comme les associations. Cet outil a pour but de soutenir les projets prometteurs et de favoriser la démocratie participative.

Quand le Sud apporte au Nord en télémédecine
Bénédicte Debroise a présenté la Fissa (Force d’intervention sanitaire satellitaire autoportée), association qui travaille sur les aspects médicaux comme support du développement. Cette association a mis en place des programmes de télémédecine dans les pays du Sud et les pays du Nord en ont bénéficié au travers de l’expérience réalisée sur l’île d’Aix (voir : http://www.fing.org/index.php?num=4307,2). Dans des régions isolées, un échographe relié par satellite et sur groupe électrogène a été utilisé par du personnel local. On a observé une très grande facilité d’appropriation par les sages femmes locales, mais aucune crainte de la part les femmes qui venaient se faire examiner. La demande de suivi a été forte ensuite et le regard sur la femme enceinte a changé : montrer que le bébé vit à l’intérieur de la femme avant la naissance a fait baisser les violences aux femmes enceintes. Il faut ensuite pérenniser ce type de moyens qui correspondent à un besoin ce qui nécessite des financements mais aussi de trouver des réponses qui permettent de faire baisser les coûts.

L’idée a été de donner un regain d’intérêt pour de nouveaux développements technologiques en proposant une approche européenne sur l’île d’Aix qui n’a pas de médecins. L’île d’Aix est à 7 km de la côte (30′ de traversée) avec 150 habitants officiels mais en fait entre 60 en hiver et 1 500 en été. Un médecin vient deux fois par semaine sur l’île d’Aix. En dehors du jeudi et du vendredi les urgences sont appréciées par les pompiers volontaires pour procéder ou non à une évacuation (1000 € pour une évacuation par hélicoptère ce qui impose une grosse responsabilité). Sur le continent le médecin est maintenant relié par visioconférence et peut récupérer des électrocardiogrammes numériques et les résultats d’analyses de sang grâce à un pont Wi-Fi entre Fouras, sur le continent, et l’île d’Aix. Le véhicule des pompiers a été équipé de moyens mobiles pour faire ce lien direct. Il ne s’agit pas de faire un diagnostique à distance mais plus simplement d’affiner des diagnostiques. Le réseau est animé de façon volontaire par le Radiophare (http://www.radiophare.net). A terme, l’objectif est de se relier aux CHUs avec de très hauts débits (cela est plus long car cela se fait en fonction des politiques régionales et départementales). Il est prévu aussi de mettre un réseau d’accès Wi-Fi avec plusieurs antennes pour permettre que le véhicule des pompiers soit relié de partout sur l’île. Ce réseau pourra servir à bien d’autres choses.

La plus grande difficulté a été de travailler avec les organismes publics dans un domaine où les choix ne sont pas faits d’avance mais se font au fur et à mesure. Il n’y a pas eu la mobilisation espérée même dans le pôle télémédecine de l’université de la Rochelle. Il est plus facile de demander des subventions que de la réflexion collective.

Mutualiser les informations pour fournir des services locaux dans les communes rurales
Cédric Verpaux est chargé de mission au programme services numériques au citoyen à la Caisse des Dépôts et Consignations. La CDC travaille sur les infrastructures, les usages et les services en particulier pour aider les petites collectivités à intégrer des services d’administration électronique. L’information est la première demande des usages pour les services publics en ligne, devant les téléprocédures. Service-public.fr (http://www.service-public.fr) est un portail national dont le cœur est un guide des droits et démarches. Les informations fournies sont uniquement valables au niveau national. Service Public local (http://www.servicepubliclocal.net) se veut un maillon supplémentaire pour accéder à des informations locales (comment faire faire une carte d’identité, les horaires d’ouverture des services publics locaux, etc.). L’objectif est de permettre aux communes d’intégrer le guide des démarches nationales de service-public.fr avec les informations locales. Chaque commune paye en fonction de sa taille (premiers prix : mise en service de 309 € et un abonnement annuel de 155 € pour une commune de moins de 3 500 habitants). Il est aussi possible de récupérer le flux RSS gratuitement… à condition de pouvoir l’intégrer soi-même sur le site de sa mairie. La situation paradoxale, est que de plus en plus souvent, l’internaute est mieux au courant que l’agent local. Claude Virlojeux donne l’exemple de l’Artesi (http://www.artesi.artesi-idf.com) qui a testé il y a deux ans les services en ligne des communes (la très grande majorité des communes de l’Ile-de-France est rurale…). Claude Virlojeux a expliqué comment la région parisienne est à la fois très rurale et très urbaine. Il a insisté sur le fait que les expériences en milieu rural sont particulièrement intéressantes … pour les quartiers. Il a envoyé par mail une question d’un jeune imaginaire sur la journée d’information militaire et les inscriptions sur les listes électorales. Sur 240 mails envoyés à autant de communes, il y a eu 70 réponses dont dix fausses ! Pourtant les réponses se trouvaient dans deux fiches de Service-Public.fr. Il a recommencé cette expérience l’été dernier, et les résultats ont été … pires. On observe que l’Espagne et l’Italie qui ont également de nombreuses toutes petites communes, s’approprient plus rapidement les nouvelles technologies.

Marc Thillerot, chargé de mission TIC à l’Association des maires ruraux de France a mis en place Geremus (http://www.maires-aube.asso.fr), un intranet pour les petites communes. Le service ressemble fort à ce qui est proposé par la Caisse des Dépôts et d’autres organismes mais concerne plus spécifiquement les petites communes rurales. Il s’agit de communes de moins de 500 à 600 habitants qui ne sont pas reconnues car intégrées dans la tranche des communes de moins de 3 500 habitants). Le constat est que les communes ont des soucis similaires. Le réseau est avant tout un réseau humain. Ces réseaux existent : des maires s’appellent au téléphone, se rencontrent. Mais dans les villes on trouve un agent pour 60 habitants alors que le rapport est bien moindre pour les petites communes. Dans les communes rurales, les maires ne sont pas des professionnels de la mairie mais exercent une activité salariée complémentaire. Ils ont besoin d’être formés comme les secrétaires généraux des petites communes rurales Les outils ont d’abord été utilisés par 10 communes de l’Aube avant de passer au niveau national de l’Association des maires ruraux de France. L’approche est collaborative : une commune qui a fait une recherche sur un de ses besoins, les met à disposition des autres. Il existe deux approches pour la coopération intercommunale. Dans la première version chaque mairie dispose de son propre serveur. La deuxième solution, qui est finalement utilisée ne nécessite plus le téléchargement et l’installation d’un logiciel spécialisé mais un simple navigateur pour se connecter au serveur de collaboration. Le coût est de moins de 50 € par an pour ces communes très petites.

Appel à projet sur les technologies alternatives
Claude Ribeyrol, chargé de mission au Ministère de la Recherche et des Nouvelles Technologies a présenté l’appel à projet (http://www.datar.gouv.fr/Datar_Site/DATAR_Actu.nsf/$ID_Dossier/CLAP-5PYKBP) lancé le 31 juillet 2003 par la Datar avec le Ministère de la Recherche et la Caisse des Dépôts. L’idée est d’expérimenter les solutions alternatives réseau là où il n’y avait pas d’offre commerciale et voir s’il est possible d’en tirer des enseignements. Il n’y a pas de frontière entre l’intérieur et l’extérieur et des projets par exemple de connexion d’une maison de retraite sont parfaitement éligibles. Cet appel est très lié à l’autre appel sur les usages (http://www.recherche.gouv.fr/appel/2003/usagesinternet.htm). Les études sont financées à hauteur de 40 K€ et les expérimentations à hauteur de 150 K€. Deux vagues d’évaluation ont déjà eu lieu et une troisième se prépare :
Les résultats de la première vague : 15 projets reçus. Les courants porteurs en ligne ont été dominants (4 projets) et des projets mixtes, des projets Wimax, etc. Il y avait que très peu de projets hors sujets. 3 projets d’étude et 7 expérimentations ont été sélectionnés dont deux microprojets : Satellite, CPL et Wi-Fi point à point et un projet de Chaumière haut débit en Dordogne. Dans les projets, l’investissement est en moyenne est de 1000 à 1500 € par client. Pour la deuxième vague, il y a eu deux fois plus de projets et seuls 4 étaient hors sujet. Il y a eu principalement des projets d’expérimentation avec beaucoup de propositions autour de Wimax qui a très fortement marqué cette deuxième vague. Une troisième vague devrait avoir lieu fin mai. Le projet doit être soumis avec obligatoirement une collectivité et d’autres partenaires.

Quels usages innovants pour les milieux ruraux
Emmanuelle Deplanche de l’Agence Régionale du Développement du Limousin a présenté le programme Practiciel (http://www.practiciel-limousin.net). Il y a trois critères pour participer au concours ouvert aux porteurs de projets de la région : un projet internet innovant, en rapport avec les technologies clés du Limousin et que le programme soit porté par des communautés d’usage (plusieurs personnes morales). 56 projets ont été déposés et 17 ont été sélectionnés.

Samuel Deleron de Télé Millevaches (http://telemillevaches.free.fr) et David Daroussin d’Activeprod (http://www.activeprod.net) ont présenté le projet Millecultures.net labélisé par Practiciel. Télé Millevaches a pour vocation depuis 17 ans de mettre en lumière ce qui se passe sur le plateau (123 communes pour 35 000 habitants, la plus faible densité d’Europe). Cette télévision est diffusée par cassettes vidéo en prêt gratuit. La télé est un des lauréats du concours Practiciel. Il y a déjà eu des liens depuis longtemps entre Télé Millevaches et Activeprod pour faire des captations de vidéo de spectacles vivants (musique, théâtre…) et les diffuser sur l’internet. Aujourd’hui lorsqu’il y a un spectacle sur la scène nationale d’Aubusson, il faut deux heures et même plus en hiver pour venir de Corrèze. Le projet doit permettre aussi d’avoir une mémoire de ces spectacles. Ce projet se fait en parallèle avec la diffusion de Télé Millevaches et va permettre d’enrichir le savoir-faire. Activeprod existe pour sa part depuis juillet 2000. Les vidéos pourraient avoir d’autres déclinaisons comme des DVD. L’idée est de tester des moyens de mise en œuvre, des modèles économiques, etc. pour devenir autonome au bout des deux ans financés. Sur le long terme comment des acteurs peuvent être producteurs de contenus mais aussi bénéficier d’hébergement en mutualisant des moyens au niveau du Limousin.

Un groupe de travail sur les usages ruraux
Jean-Michel Cornu de la Fing a conclu la journée en mettant en valeur les spécificités des usages ruraux et l’évolution des débats au fur et à mesure des forums (voir le résumé) et a lancé le groupe de travail sur les usages ruraux pour rendre plus permanents les échanges et les réflexions entre les acteurs ruraux.
Le site du groupe sur les usages ruraux : http://www.fing.org/index.php?rubrique=rural

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