Les clés de la déconnexion – L’image sociale

Sur son blog, André Gunthert nous explique d’où vient la tendance déconnexionniste et sa tendance psychopathologique. Il l’a fait remonter à la psychiatrisation de la lecture des faits sociaux, notamment via l’essai de Christopher Lasch, La Culture du narcissisme (1979), “qui lance cette approche, appuyée sur une vision psychanalytique des troubles engendrés par la culture de masse”. Elle est poursuivie par les bestsellers de la psychologue Jean M. Twenge, l’auteur de Generation Me (2006) et de The Narcissism Epidemic (2010). Les travaux de Twenge connaissent un fort écho médiatique, même si elle est très critiquée. Pour André Gunthert, le succès de l’explication narcissique s’explique aussi par l’explication simpliste et compréhensible qu’elle propose, combinant “phénomène de société, autorité scientifique et condamnation morale”. Le narcissisme devient la clef explicative de tous les méfaits de la société contemporaine, à l’image des selfies et ce “alors qu’on n’a jamais disposé d’un outil conversationnel, social et narratif que le système smartphone/réseaux sociaux”. En l’absence de toute description positive des pratiques connectées, nous sommes coincés devant l’écran qui semble faire écran à nos échanges les plus élémentaires, explique encore André Gunthert dans un autre billet. “Le smartphone est devenu l’emblème de l’absorbement, de la solitude et du refus de communiquer – sacré paradoxe pour un objet connecté.” Le portable est entré dans nos vies et reconfigure les codes sociaux, comme la voiture ou la télévision. Pour le spécialiste de l’analyse des images, l’image des personnes absorbées par leur smartphone, déconnectées de la réalité est un symbole, une caricature, que la posture déconnexionniste dénonce en bloc. Elles façonnent une image sociale, une représentation, une création collaborative des participants à la conversation… Et c’est d’ailleurs l’objet d’étude d’André Gunthert sur son blog !  

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