Les médias sociaux vus par un ado – Medium

Nombre d’entre vous ont certainement partagé ce billet d’Andrew Watts sur Medium (le regard d’un adolescent sur les médias sociaux écrit par un réel adolescent – il y a même une seconde partie), où ce jeune inconnu de 19 ans dresse la liste des réseaux sociaux populaires dans sa classe d’âge. Mais populaire pour qui ? s’interroge très justement danah boyd sur Medium (@zephoria). Il n’est pas le premier adolescent a parler des technologies de sa génération et obtenir une grande attention… Il y en aura d’autres. Mais la chercheuse de Microsoft, spécialiste des cultures numériques adolescentes, est gênée de l’interprétation que les gens en font. Les adolescents sont bien plus divers que ceux pour lesquels parle Andrew Watts. Son rejet de Twitter par exemple (“Pour être honnête, la plupart d’entre nous ne comprennent pas Twitter”, dit-il) oublie un peu rapidement combien il a été un outil de mobilisation ces 6 derniers mois autour des événements de Ferguson, notamment par les adolescents noirs provenant d’un autre niveau social qu’Andrew. Et danah boyd de rappeler que “l’utilisation des médias sociaux à l’adolescence est considérablement influencée par la race, la classe sociale, la géographie et le contexte culturel”. Mais voilà, tous les adolescents ne s’expriment par aussi bien qu’Andrew. Beaucoup de ceux qui utilisent Twitter ne font aucun liens contrairement à l’usage des journalistes et des digerati. La représentation d’Andrew de l’utilisation des médias sociaux par ses pairs est une représentation d’un segment de la population, le segment le plus conforme aux gens qui peuplent l’industrie de la technologie. C’est certainement pourquoi ils résonne tant auprès de l’élite technologique. Mais il est loin de dresser un portrait complet d’une génération. Son histoire est incomplète et cette incomplétude est importante. Le fait que les professionnels préfèrent les anecdotes des gens comme eux pour comprendre un groupe démographique dans son ensemble est honteux, dangereux. Il illustre pourquoi et comment l’industrie de la technologie est complice de l’inégalité structurelle croissante qui sévit dans notre société. 

À lire aussi sur internetactu.net

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *