Bioéconomie : stade ultime du capitalisme – Les Inrocks

Pour la sociologue Céline Lafontaine, auteure du Corps-marché, la bioéconomie est un mode de production qui touche tous les secteurs économiques et qui prend les processus vitaux pour les transformer et leur conférer une nouvelle productivité, explique-t-elle dans une interview pour Les Inrocks. Elle souligne notamment que le modèle du don a fait long feu : la relation marchande est en train de tout emporter sur son chemin. Céline Lafontaine parle même de cannibalisme technoscientifique où le corps des plus pauvres et des plus jeunes nourrit celui des autres.  

“Selon la thèse du philosophe Giorgio Agamben, il y a une distinction entre la vie nue, purement biologique, zoe, et bios,
la vie sociale, politique. Dans l’époque contemporaine, il y a ce
renversement car les processus biologiques deviennent la valeur
politique. Le projet du politique devient le projet du bios, du
prolongement de la vie. L’individu investit maintenant dans son capital
biologique, porté par une vision “biologisante” du rapport à soi. C’est
cette distinction que je fais entre le corps-objet et le corps-sujet.L’idée du post-humain, l’idée de faire de son corps un projet de vie
se sont imposées : plus on subjectivise le corps, plus on l’objectivise à
travers ses différents produits. On reprend les mêmes logiques
d’exploitation que l’industrie manufacturière. C’est pire encore car on
s’appuie sur des logiques de domination des femmes.”

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