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Le secrétariat général pour la modernisation de l’action publique (Sgmap) publie un intéressant rapport sur la diffusion des innovations sociales et publiques qui fait le point sur les modalités pour les faire changer d’échelle et essaimer.

Comme l’explique la designer Laura Pandelle de la 27e Région, le passage à l’échelle des innovations sociales et publiques est depuis l’origine un enjeu majeur de l’appropriation de ces formes d’innovation. Le rapport pointe pourtant que s’il existe des dispositifs de soutien à l’innovation, au lancement et au montage de projets, il y a bien moins de dispositifs pour favoriser leur déploiement. L’injonction à innover, à expérimenter n’est pas reliée a des processus pour consolider, diffuser, reproduire, essaimer…

Or la survie des projets innovants nécessite bien souvent d’anticiper son changement d’échelle. Celui-ci peut se faire selon plusieurs modalités : l’approfondissement (faire mieux), la diversification (faire autre chose), la diffusion géographique (faire plus), la fertilisation (faire faire à d’autres), la coopération (faire ensemble pour faire plus ou mieux) ou la fusion d’initiatives similaires (s’unir)…

“Dans ces différents modèles, changer d’échelle revient à admettre une modification progressive du projet de départ, et «
d’accepter la diffusion de l’innovation en mode dégradé, en se
concentrant sur le coeur du concept pour laisser une marge aux
repreneurs
». Il faut donc faire le deuil de la reproduction à l’identique de ce qui marche, et privilégier des logiques sur-mesure d’essaimage.”

Pour cela le rapport propose de nouvelles formes de subvention, comme la subvention d’essaimage pour favoriser la diffusion, la coopération ou la fusion ; de développer des agents publics “parrains”, un réseau de coordinateurs chargés d’accompagnés les projets. Reste que le rapport souligne la difficulté pour l’acteur public d’identifier les projets destinés à changer d’échelle d’autant que les innovations dans ces secteurs peuvent être très diverses : des prix de l’innovation ou des concours, comme le propose le rapport, sont-ils la meilleure manière de les repérer ? C’est peut-être un peu plus compliqué que cela. On voit bien que dans les différentes propositions d’évaluation de l’innovation publique, la bonne forme est encore à trouver. L’idée d’une plateforme de partage de pratiques ou d’innovation par les innovateurs eux-mêmes et celle de rencontre entre innovateurs et agents sont des pistes encourageantes.

Le rapport néanmoins prend acte du rôle des individus dans l’innovation et plus encore dans le changement d’échelle des innovations. La réglementation et les circulaires ne suffisent pas à imposer l’innovation ou des pratiques innovantes. Mais le rapport ne fait pas de proposition forte dans ce sens, même s’il en souligne l’importance de trouver des formes de réponses pour mieux permettre aux innovateurs sociaux et publics de l’être. Le rapport propose de créer un statut de l’innovateur public… qui rappelle l’idée des startups d’Etat lancées récemment. Qui pose la question de savoir qui faut-il le plus libérer de l’agent ou de la structure ?

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