Félicitations ! Vous êtes renvoyés ! – New York Times

Dan Lyons (@realdanlyons), l’auteur de Disrupté : mes mésaventures dans la bulle des startups, signe une belle tribune dans le New York Times où il décortique l’envers du décor du monde magnifique des startups de la Silicon Valley. Dans les années 80 et 90, les responsables des sociétés de la technologie étaient obnubilés par le fait de retenir les talents. Ce temps est manifestement passé de mode, explique-t-il en détaillant les pratiques de quelques entreprises de la Valley qui congédient très facilement leurs employés. “Traiter les employés comme s’ils étaient des widgets à jeter sitôt utilisés est un élément central de la nouvelle relation entre employeurs et employés”, même si cette “nouvelle” relation s’apparente surtout à la plus ancienne forme d’exploitation. Pour l’ancien journaliste de Newsweek, rejoindre une startup n’a pas été le rêve espéré. Il décrit plutôt une descente aux enfers dans un “atelier de misère numérique”, où plutôt que d’être courbés sur des machines à coudre, les gens le sont sur des ordinateurs. Un monde où la sécurité de l’emploi n’existe pas. 

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Pour Reid Hoffman, le fondateur de Linked-in, “l’entreprise n’est pas votre famille”. Si on attend des employés une totale dévotion et loyauté envers leur entreprise, leur patron, lui, ne se sent aucune obligation similaire en retour. La richesse générée par les startups qui marchent ne va qu’au sommet, pas à ceux qui forment ses bases. 

Un constat d’une grande précarisation, avec le sourire, qui en rappelle bien d’autres. C’est le même que dresse la photographe Laura Morton dans le dernier numéro de 6mois, en montrant l’envers de la planète geek. Ou la dessinatrice Laurel quand elle raconte son aventure américaine dans une excellente BD disponible sur son blog… Ou encore ce récent témoignage d’un stagiaire d’une startup sur Vice… Parmi beaucoup d’autres.

Une Silicon Valley des inégalités, loin des mythes que chacun lui prête. 

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