L’agilité est-elle morte ?

Sur Linked-in, le développeur Matthew Kern (@MatthenFordKern) nous explique que les méthodes agiles de développement logiciel sont mortes (voir nos articles : “Méthodes agiles : la conception logicielle appliquée au monde physique” et “Agile l’entreprise de demain ?”). Les modes de management et de gestion de projet ont décidément la vie courte, ironise-t-il. “L’ingénierie solide” lui a résisté. Et de citer en appui de son point de vue le retour d’expérience et le constat que dressent de très nombreux développeurs qui les ont pratiquées.

Pour Kern, les méthodes agiles ont une gamme d’inapplicabilité que ses promoteurs ont largement ignoré, notamment dans les grands systèmes complexes où le taux d’échec semble assez fort. L’agilité tenait plus du culte, avec sa mythologie, sa terminologie et ses outils spécifiques et sacrés qu’autre chose. Alors que nous avons besoin de processus reproductibles, de maturité, les processus agiles proposent tout le contraire sans parvenir à résoudre cette dichotomie. Ces méthodes, par nature, peinent à adresser les objectifs stratégiques. Le développement agile empêche de calculer le retour sur investissement attendu, puisque par essence, on ne sait pas tout à fait ce que ce type de développement va produire. Pour Matthew Kern, le développement logiciel agile est surtout un cimetière de projets.

Tout ces échecs n’ont pas empêché l’agilité de devenir le paradigme de la gestion de projet. Il faut dire que l’industrie logicielle se préoccupe assez peu de qualité. Désormais, même si le nom est terni, même si les problèmes sont partout, tout le monde fait de l’agile de toute façon. La morale de l’histoire est qu’aucune doctrine n’est parfaite. Le succès de nouveaux concepts créé des cultes et les échecs sont le plus souvent minimisés. Et le marketing, qui pousse les entreprises à développer de nouveaux produits pour renouveler l’offre et stimuler la demande, remplace toujours un concept par un autre. Pour Kern, on ne change pas le monde avec un manifeste, même naïf, comme celui du développement agile. Et si vous réussissez, cela ne signifie pas pour autant que vous ayez vraiment changé le monde.

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