Hyperemploi, l’épuisant travail des utilisateurs de la technologie – The Atlantic

Le game designer Ian Bogost pour The Atlantic dénonce l’hypertravail auquel nous accule la technologie. Qui se souvient de quand le courriel était amusant ? Désormais, nous sommes tel Sisyphe et son rocher, tentant de supprimer les e-mails à mesure qu’ils nous parviennent, sans jamais y parvenir. La logistique, l’organisation de réunions… ce qui était autrefois géré par des fonctions spécialisées dans l’entreprises – les secrétaires par exemple – relève désormais du travail de chacun. “L’e-mail est devenu le système circulatoire dans lequel circule l’externalisation interne”. Rien n’est plus simple que d’en envoyer pour créer des obligations à ceux qui les reçoivent sans qu’ils n’aient rien demandé… Le désespoir de l’e-mail nous poursuit désormais au-delà de nos lieux de travail et nous gérons de plus en plus d’aspects de nos vies via ces outils. Pour Bogost, ces obligations sont de plus en plus semblables à un autre emploi voir à plusieurs autres emplois tant elles nous demandent de travail, de temps. L’hypertravail ne s’arrête plus aux e-mails. Le flux constant de sollicitations se poursuit avec la messagerie instantanée, Facebook, Twitter, etc. Tant et si bien que les hypertravailleurs que nous sommes devenus souffrent du même épuisement que ceux qui doivent se battre avec le sous-emploi, à l’image de ceux qui se débattent avec plusieurs petits emplois pour joindre les deux bouts. Le sentiment d’épuisement, de résignation et de submersion est le même.

Comme le disait la chercheuse Louise Merzeau lors d’une présentation au séminaire du sociologue Antonio Casilli :

“Aussi aguerri soit-il l’usager n’a plus la possibilité de surplomber tous les enjeux de son environnement numérique.”

Sur le New Yorker, la journaliste et essayiste Elizabeth Kolbert revient sur les raisons pour lesquelles nous n’avons plus le temps, quand Keynes nous promettait une société de loisirs. Pour elle, si nous nous sentons submergés, c’est d’abord parce que nous sommes suroccupés, mais également parce que nous passons beaucoup de temps à penser à ce que nous avons à faire.

Pour le psychologue Dan Ariely, c’est un signe qu’il est peut-être temps de dire non, explique-t-il dans une vidéo promotionnelle pour Timeful, un outil de gestion du temps qu’il s’apprête à lancer, avec forces moyens rapporte Techcrunch.

Timeful presents a Dan Moment : Saying No from Timeful on Vimeo.

Pas sûr que la solution soit à la hauteur du désespoir… Mais on ne cherche qu’à espérer !

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