Contrôler consciemment son système immunitaire ? – New Scientist

C’est une recherche étonnante que nous relate le New Scientist (article réservé aux abonnés). A noter d’ailleurs que cet article est paru dans la rubrique “opinion”, et a été écrit par les chercheurs eux mêmes, Matthijs Kox et Peter Pickkers, qui travaillent tous les deux dans le domaine du soin intensif.

Ces deux scientifiques néerlandais se sont penchés sur le cas de Wim Hof, surnommé l’homme de glace (Ice Man) pour sa capacité à rester nu dans des environnements glacés, à l’instar des lamas tibétains pratiquant le Tummo. Pour ce faire, comme sans doute ces moines bouddhistes, Hof utilise la méditation, une exposition fréquente au froid, et une technique respiratoire particulière, impliquant l’hyperventilation et la rétention du souffle.

Le travail de Pickkers et Kox a consisté à voir si les techniques de Hof pouvaient avoir un impact sur le système immunitaire.

Il se sont particulièrement intéressés au cas des maladies auto-immunes. Dans ce cas les cellules du système immunitaire se mettent à s’attaquer à l’organisme lui-même : parmi ces maladies on peut mentionner le diabète de type 1 ou la sclérose en plaques.

La question est de savoir si les techniques de Hof peuvent permettre de limiter un “emballement” du système immunitaire. Pour ce faire ils ont injecté à des volontaires un produit nommé endotoxine. Celui-ci a pour caractéristique de “simuler” la présence de bactéries dans l’organisme. Du coup, le système immunitaire génère des molécules particulières, les cytokines, et le corps commence à éprouver de la fièvre et d’autres symptômes de la grippe. L’opération est sans danger, et quelques heures plus tard il ne reste plus rien de la pseudo-maladie.

Lorsqu’ils ont injecté l’endotoxine à Hof, ils ont eu la surprise de s’apercevoir que celui-ci générait une bien plus grande quantité d’adrénaline que la normale. Or, cette molécule du stress est connue pour inhiber le fonctionnement du système immunitaire. Du coup, Hof n’a pas éprouvé de symptômes de la grippe et son taux de cytokines s’est révélé plus bas que celui du groupe de contrôle.

Le plus intéressant est que les volontaires formés aux techniques de Hof ont très vite montré des capacités similaires : peu de symptômes, un taux bas de cytokines, et une très grande quantité d’adrénaline, supérieure, semble-t-il, à celle générée lors d’un premier saut à l’élastique. Pas besoin donc de 20 ans d’entrainement !

Ces résultats sont particulièrement étonnants, car impliquant une action de la conscience sur le système nerveux sympathique, une chose qu’on pensait impossible jusque là. Dans l’article, les chercheurs annoncent leur désir d’en comprendre plus sur ce mécanisme et de travailler avec des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.

On ne peut bien sûr s’empêcher de se poser certaines questions à la lecture de l’article. Apparemment, ces techniques cherchent à inhiber le système immunitaire ; est il possible de faire le contraire, de “booster” ledit système pour lutter contre des virus ? Et aussi, est-ce bien sain d’augmenter autant l’adrénaline, alors qu’on connait les ravages causés par le stress sur le corps ? Mais les médecins nous disent souvent qu’il faut faire la distinction entre le “bon” stress et le stress chronique, à bas bruit, mais constant. Alors je suppose que dans ce cas on a affaire à du bon stress, du moins je l’espère !

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