La croyance aux fake news ne change pas selon le pouvoir en place

Certains traits de notre personnalité nous prédisposent-ils à adopter certaines opinions politiques ? Plusieurs études ont déjà laissé penser que oui. Mais la plus récente, effectuée à l’UCLA, et rapportée par Physorg, présente un intérêt particulier : elle a été menée deux fois, tout d’abord en 2015, puis, plus récemment en 2016-2017. Or, entre ces deux dates, le pouvoir avait changé. On était passé de Barak Obama à Donald Trump. Cela pouvait-il changer les approches cognitives des personnes testées ?

Les chercheurs désiraient mesurer si les conservateurs possédaient une plus grande facilité à croire au « fake news » lorsqu’elles portaient sur l’existence de dangers. Pour ce faire, ils demandaient à leurs sujets d’évaluer la vérité de 16 propositions (deux d’entre elles seulement étaient véridiques), par exemple « 32 personnes sont tuées par la foudre aux US chaque année », ou « les carottes sont bonnes pour les yeux ». Certaines de ces affirmations portaient sur un risque, d’autres sur un bénéfice possible. A noter qu’aucune de ces questions ne touchait un sujet politique.

Puis on leur a demandé leur opinion sur des sujets beaucoup plus « chauds » (droits LGBT, avortement, armes à feu, etc.) afin d’évaluer leur tendance idéologique. 

Il s’est avéré que les réponses lors de la seconde étude étaient les mêmes que précédemment : les conservateurs avaient tendance à se montrer plus crédules lorsqu’il s’agissait de fausses informations concernant des risques.

Les chercheurs se sont aussi penchés sur les théories de la conspiration. C’est là sans doute que l’expérience s’est avérée la plus intéressante.

En effet il existe une théorie selon laquelle la croyance aux conspirations dépend de la nature du pouvoir en place. Autrement dit, les gens qui se situent dans l’opposition auraient plus tendance à donner crédit aux thèses conspirationnistes. Si cette théorie était exacte, les résultats de la recherche devaient donc changer entre 2015 et 2017.

Dans le questionnaire, les sujets trop explicitement politiques étaient évités. Les conspirations étaient définies de manière abstraite et dénuées de tout contexte, par exemple, les sujets devaient donner leur opinion sur la phrase : « je pense que des événements qui ne semblent pas connectés sont souvent le fruit d’une activité secrète ».

Là encore, les choses n’ont pas changé avec les élections. Les républicains avaient tendance à donner un plus grand crédit aux conspirations que les démocrates, même si ceux-ci se trouvaient maintenant dans l’opposition.

A noter, comme le précise l’un des chercheurs, Daniel Fessler, que de toutes façons, tout le monde, indépendamment de ses opinions politiques, à tendance à se révéler plus crédule envers une fausse information mentionnant un danger qu’envers une autre, promettant un bénéfice. En effet, ne pas prêter attention à un danger potentiel risque de se révéler bien plus problématique qu’y souscrire et prendre des précautions inutiles !

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