Citysense : le pouls de la ville

Que font les gens dans la ville, là, maintenant ? Où sortent-ils ? Pour répondre à la grande question des nightclubbers, à savoir « où vais-je passer la meilleure soirée ? », Sense Network propose Citysense, un logiciel pour mobile qui vous montre quels sont les lieux les plus actifs du moment, c’est-à-dire ceux où se concentrent le plus de téléphones mobiles.

citysense.jpgPour parvenir à dresser la cartographie de l’activité d’une ville, le logiciel croise des informations liées aux déplacements provenant des téléphones mobiles, d’outils GPS, de bornes Wi-Fi et même de taxis et celles des utilisateurs qui ont téléchargé l’application. En échange de l’accès aux fonctionnalités de Citysense, les utilisateurs autorisent le logiciel à tracer leur localisation sur ses serveurs. En traitant en temps réel toutes ces informations géolocalisées, Citysense définit des points chauds d’une ville, qu’il mélange avec des sites web d’agendas culturels (comme Yelp à San Francisco) pour permettre à ceux qui utilisent son application de trouver et rejoindre l’événement où tout le monde se presse (voir les explications technologiques ici et ).

Citysense n’est disponible pour l’instant que sur San Francisco, mais 6 villes devraient bientôt être couvertes dont Chicago, et pour l’instant seulement sur BlackBerry (mais bientôt sur iPhone), détaille Brady Forest d’O’Reilly. Son mode d’analyse de la réalité via les mobiles semble assez proche du fonctionnement que propose PathIntelligence que nous évoquions récemment. Signalons enfin qu’une version entreprise est en développement, Macrosense, qui a pour but de mieux comprendre l’activité et les déplacements urbains dans leur ensemble.

Si l’on en croit ses concepteurs, le projet se présente une expérimentation pour mieux comprendre comment les utilisateurs vont utiliser ce type de données. Les ingénieurs de Citysense travaillent à améliorer leur modèle en essayant de définir plusieurs types de « tribus » correspondant à des types de comportements différents pour bientôt pouvoir mieux répondre à la question « où sont les gens qui me ressemblent ? »… Histoire d’éviter de vous envoyer dans un bar de footballeurs bondé, si vous n’aimez pas le foot. CitySense devrait être capable d’apprendre à connaître ses utilisateurs en analysant leurs déplacements pour leur proposer des cartes chaudes qui correspondent à leurs goûts : ainsi, si vous avez l’habitude de fréquenter certains lieux régulièrement, votre « carte d’activité personnalisée » pourrait surveiller ces lieux plus activement – ou des lieux similaires – pour vous avertir en cas d’activité irrégulière.

L’un des cofondateurs de Citysense n’est pas moins que Sandy Pentland, directeur du Laboratoire des recherches humaines dynamique au MIT et fondateur du Laboratoire de fouille de la réalité, un chercheur soucieux du respect de la vie privée des gens. C’est pourquoi il a souhaité que cet outil respecte certains des principes qu’il a établis : aucune information personnelle n’est échangée et il est possible à tout moment d’effacer ses traces sur les dernières 24 heures ou depuis le début de votre enregistrement. Enfin, la carte sur laquelle s’affiche l’information ne donne aucun nom de commerce ou d’entreprise, la bascule sur la recherche d’évènement étant visiblement dissociée de l’application principale.

Bien évidemment, l’application ouvre des perspectives. Comme l’explique Eric Delord dans Clocal, l’on va peut-être demain décider de sortir en ville là où les foules convergent, pour se réchauffer aux points chauds de la ville. Ce qui signifie aussi que ce type d’outils peut revisiter les règles de la visibilité des annonceurs, des produits, des messages.

Le designer Adam Greenfield est enthousiaste : « C’est une illustration parfaite de mon opinion que rien n’est aussi intéressant que de l’information sur un endroit quand on est à cet endroit, délivré de telle manière qu’on puisse l’utiliser tout de suite ». Dommage que l’application parte d’un constat un peu simpliste qui veuille qu’on invente ses soirées selon la taille de la foule qui y participe, constate le designer en regrettant que les concepteurs aient choisi le prétexte un peu facile du nightclubbing pour commercialiser leur application. Pour Greenfield, l’avantage de l’outil est qu’il soit capable de caractériser les endroits selon les habitudes des gens, ce qui permet de prendre des décisions plus en adéquation avec ses propres goûts et d’éviter de se précipiter dans une soirée sportive alors qu’on préfère les soirées cuir.

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0 commentaires

  1. article très complet (as usual), bon vénus est un peu vexée que l’article de clocal me soit attribué, mysogine Hubert ? 🙂