Ce que va transformer la transcription automatique de nos moindres paroles – Nautilus

L’enregistrement et la transcription automatique de nos paroles est désormais possible. “Au lieu de s’évaporer dans les replis de notre mémoire, les paroles que nous prononçons à voix haute vont se calcifié sous forme de texte, dans des dossiers qui seront référençables, recherchables et exploitables. (…) Et cela va se passer plus tôt qu’on le pense”, estime l’écrivain et programmeur James Somers (@jsomers) dans Nautilus (@NautilusMag).

Pour Robin Hanson, économiste à l’université George Manson, cela pourrait transformer la façon même dont nous parlons. Nous pourrions tous prendre l’habitude de parsemer nos propos de mots clefs pour nous aider à les retrouver plus tard.

Pourtant, souligne James Somers, Google, Apple, Amazon et Microsoft ne sont pas tant intéressés par l’enregistrement et la transcription de tout ce que nous disons, que par les technologies de reconnaissance vocale et la voix comme interface, à l’image d’Echo, Siri et Google Now. Pour le journaliste Matt Thompson, ces technologies vont bientôt devenir si bonnes, que nous allons atteindre un point de basculement, la “speakularité” (formé de speak, parole, et singularité), c’est-à-dire cet instant où “la nature par défaut de la parole enregistrée sera cherchable et lisible en temps réel” et où la seule question qui se posera sera de savoir si nous devons décider d’enregistrer ou pas nos propos.

Vidéo : trailer de l’épisode 3 de la saison 1 de la série britannique Black Miror, The Entire History of You, qui imagine un avenir où chacun a une puce implantée derrière l’oreille ce qui lui permet de stocker ses souvenirs et les rediffuser quand bon lui semble.

Megan Robbins, professeure de psychologie à l’université de Californie, et directrice du Laboratoire de l’observation, a développé depuis longtemps un enregistreur sonore, le EAR, qui enregistre de courtes séquences sonores de la vie de ses porteurs pour l’analyser. Cela lui permet par exemple de savoir comment les couples se réfèrent à eux-mêmes (disent-ils “nous” ou “elle et moi"…). Actuellement, elle étudie les couples aux prises avec un diagnostic de cancer pour savoir s’ils en parlent, s’ils rient moins… (le cancer occupe 7 % des conversations de ces couples et ils rient autant de temps, autant que des lycéens en moyenne). Elle souligne d’ailleurs que nous parlons beaucoup, environ 40 % de notre vie de veille en moyenne. Et que nous sommes peu résistant à ces dispositifs d’enregistrement, qu’on a tendance à oublier assez vite.

Pour James Somers, "l’enregistrement permanent ne va pas réduire notre mémoire en bouillie. Les transcriptions vont nous soulager de certains détails des conversations, sans pour autant perdre la possibilité de les suivre, tout comme nous n’avons pas perdu notre capacité à planifier en inventant le calendrier ou notre capacité à mémoriser en inventant le stylo. Nous allons enrichir nos souvenirs à long terme d’une autre manière. (…) Nos cerveaux vont s’adapter.”

Si ces sujets vous intéressent, sur Ulyces, lisez le long reportage consacré à Viv, le futur successeur de Siri, l’avenir de la commande vocale intelligente.

À lire aussi sur internetactu.net

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *