10 technologies émergentes pour 2010

Comme chaque année, la Technology Review vient de dresser sa liste des 10 technologies émergentes pour l’année 2010. Derrière l’exercice attendu, il faut y voir un moyen de prendre le pouls des technologies qui sont en train de « quitter les laboratoires ou le stade du développement pour commencer à être commercialisées, sans encore être encore largement utilisées par les produits ou les services », comme l’explique Jason Potin, rédacteur en chef de la Technology Review (voire la liste des 10 technologies émergentes 2009, 2008, 2007, 2006 et 2005 que nous signalions dans InternetActu).

Le numéro de mai-juin de la Technology ReviewCe sont des technologies qui proposent de résoudre un défi important et persistant rappelle l’éditorialiste, à l’image des anticorps à double action qui promettent une avancée significative dans le traitement du cancer. Des technologies qui transcendent les limites des technologies actuelles, comme les technologies photovoltaïques qui tirent parti de plasmons qui optimisent l’oscillation des électrons dans la propagation des ondes électromagnétiques. Pour capter l’énergie solaire, nous pouvons utiliser soit des cellules photovoltaïques (à base de cristaux de silicium) qui sont très couteuses à produire, soit des cellules solaires à base de semi-conducteurs, qui sont encore peu efficaces. Les plasmons pourraient nous permettre de construire des cellules capables d’emmagasiner l’énergie solaire de manière efficace et peu coûteuse. Ou encore comme le combustible solaire : des micro-organismes qui utilisent la lumière solaire pour convertir le dioxyde de carbone directement en énergie, sans nécessiter de passer par la production de biomasse. Ou encore ce béton vert qui absorbe plus de gaz carbonique qu’il n’en relâche durant sa fabrication, très couteuse justement en dioxyde de carbone. Ou enfin les « cellules souches ingénieuses » imaginées notamment par James Thomson de Cellular Dynamics, des cellules souches capables de se développer avec n’importe quel type de cellule du corps humain (on parle de cellules souches pluripotentes induites) qui n’ont donc pas besoin de tissus embryonnaires pour être produites.

La Technology Review distingue également l’électronique implantable, c’est-à-dire des dispositifs médicaux optiques et électroniques qui s’implantent sur la peau et qui agissent comme un dispositif pharmacologique pour délivrer et mesurer des données de santé. Ces dispositifs permettraient de mieux suivre des maladies chroniques ou les séquelles d’une opération chirurgicale par exemple.

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Les 10 technologies 2010 sélectionnées par la Technology Review.

Dans les domaines des nouvelles technologies de l’information, la Technology Review consacre cette année plusieurs technologies.

La recherche en temps réel

La recherche en temps réel tout d’abord, c’est-à-dire la prise en compte des flux de données temps réels par les moteurs de recherche. C’est ce sur quoi travaille Amit Singhal chez Google mais aussi Sean Suchter chez Microsoft ou encore les start-ups OneRiot ou Sency par exemple. la difficulté, estime Nicholas Carr pour la Technology Review consiste à trouver le sens et la valeur de ces micro-informations éphémères, parce que les gens veulent retrouver la même qualité, autorité et pertinence qu’ils connaissent déjà quand ils effectuent une recherche traditionnelle. Google, qui domine le secteur de la recherche grâce au suivi des liens et par la mesure de signaux qui s’accumulent au fil du temps pour donner de la valeur à une page, ne peut plus s’appuyer sur cela pour évaluer la valeur d’une information en temps réel. Il faut prendre en compte d’autres critères d’appréciations comme le nombre d’amis sur Facebook ou de Followers dans Twitter.

Mais d’autres signaux sont plus subtils, comme la hausse soudaine de la prévalence d’un mot dans un flux de messages (tremblement de terre par exemple) qui peut indiquer l’avènement d’un évènement important. Le développement d’un phrasé inhabituel peut signaler une information nouvelle. Tant et si bien que Google scrute beaucoup les déviations de comportements. Google affine son algorithme également avec la géolocalisation, précise Amit Singhal, car l’emplacement d’où on envoie un message peut avoir une certaine importance : quand on est proche de l’épicentre d’un tremblement de terre ou du lieu où se déroule une conférence par exemple… Pour Sean Suchter de Microsoft, le moteur de recherche temps réel ne doit pas seulement permettre de voir ce qu’il se passe en temps réel, il doit devenir « une extension des réseaux sociaux ».

La programmation dans les nuages

La programmation dans les nuages se conçoit comme une évolution de l’informatique dans les nuages. Alors que cette dernière offre la promesse d’une disponibilité quasi illimitée de la puissance de stockage et de calcul, Joseph Hellerstein (blog) pense qu’il faut aller un cran plus loin et construire de meilleures applications qui tirent parti de l’information accessible en ligne. Un vendeur de musique en ligne pourrait par exemple surveiller les médias sociaux populaires et adapter automatiquement son site, la publicité, ses offres à l’actualité d’un sujet ou d’un chanteur. Jospeh Hellerstein pense qu’il est possible de développer des applications complexes dans les nuages (réseaux sociaux, outils de communication, jeux…) par le développement de logiciels capables de prendre en charge le suivi des données via les services web et les interfaces de programmation ouverts. Pour Hellerstein, il faut construire des logiciels dont les données puissent être totalement dynamiques… D’où l’idée de programmation dans les nuages ! La première démonstration d’un système de ce type a déjà un nom : elle s’appelle Bloom, mais ne devrait pas sortir avant fin 2010.

La 3D mobile

Alors que le cinéma numérique est en train de redonner ses lettres de noblesse à la vieille 3D – la projection en relief stéréoscopique – c’est sur les téléphones mobiles qu’elle pourrait demain devenir dominante, estime la Technology Review. La 3D mobile a pour but de simuler la profondeur via un simple logiciel qui convertit tout type d’image en 3D temps réel. C’est déjà ce que propose le téléphone Samsung b710 intégrant la technologie mise en oeuvre par Julien Flack, président de Dynamic Digital Depth. Le logiciel estime la profondeur des objets et créée des paires d’images que le cerveau recombine pour produire la sensation de profondeur. Basé sur le principe de l’auto-stéréoscopie qui date du début du XXe siècle, le procédé s’adapte bien aux écrans personnels des mobiles, car il faut que l’angle de visionnage soit relativement étroit pour permettre que le logiciel compense l’absence de lunettes, ce qui demeure plus facile sur un Smartphone, généralement utilisé par une seule personne et avec un angle d’utilisation assez restreint (contrairement à la télévision en 3D). Selon le cabinet d’étude DisplaySearch, 71 millions de Smartphones capables d’utiliser cette technologie devraient être disponibles d’ici 2018 !

La télé sociale

Autre technologie émergente, la télé sociale, c’est-à-dire le fait d’augmenter les programmes de télévision de fonctionnalités sociales non plus seulement via téléphones et autres ordinateurs, mais également directement via l’écran de télévision. Voilà longtemps que les télévisions ont des programmes de recherche sur la télévision interactive, mais à l’heure des réseaux sociaux, les perspectives de coupler de grands évènements ou des émissions à ce qu’il se passe en ligne apparaissent comme une possibilité déjà à portée de main (on se souvient de la retransmission de l’investiture de Barack Obama sur Facebook par exemple). En facilitant la possibilité d’établir des liens avec des amis lors qu’ils regardent une même émission, les producteurs de contenus pour la télévision espèrent conserver leurs publics plutôt que de les perdre… Aux Etats-Unis, 60 % des téléspectateurs regardent la télé tout en surfant sur Internet, rapportait récemment Ecrans.Fr dans un dossier consacré au sujet. Reste qu’il faut encore apporter des outils capables de faire fusionner les interfaces web et télé, de passer des ordinateurs aux écrans de télévisions, décodeurs et autres boitiers qui nous apportent les flux télé. C’est sur des systèmes de ce genre que travaille par exemple la start-up ClipSync ou la chercheuse Marie-José Montpetit du Laboratoire d’écologie de l’information et du design du MIT. Celle-ci travaille pour BT a créer un service mêlant téléphone mobile et services haut-débit, suite au projet Nextream : mêlant télévision, sites sociaux et applications mobiles.

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  1. L’article est très original et intéressant; lorsqu’il s’agit de la nouvelle technologie: Technology Review, le système 3D et parmi d’autre.