Et si l’informatique quantique ne marchait vraiment pas ?

La fabrication d’ordinateurs quantiques, on le sait, se heurte à de nombreuses difficultés, la plus importante étant la gestion des erreurs possibles gênées par les qubits « intriqués ». Récemment nous mentionnions un article du magazine Quanta qui se penchait sur le problème, et qui, toute étant très prudent, ne sombrait pas dans un pessimisme complet. Mais le même magazine a publié récemment une interview du mathématicien Gil Kalai , qui a une vision bien plus sombre de l’avenir du domaine.

Pour lui, il sera impossible de réduire le bruit inhérent à la computation quantique. Ce n’est pas un problème d’ingénierie, c’est une limite fondamentale, mathématique.

Il rappelle que pour créer un ordinateur quantique capable de surmonter ses erreurs, il faudrait élaborer des qubits « logiques », qui seraient en fait constitués d’entre 100 et 500 qubits physiques environ. Ce qui est en fait une estimation assez modeste, puisque, rappelons-le, l’article précédent de Quanta mentionnait des chiffres bien plus élevés, entre 800 et 10 000 qubits .

Pour lui il n’y pas d’espoir de surmonter ce niveau de bruit, et les ordinateurs quantiques de la première génération, qui culminent à 50 ou 100 qubits (les machines de l’ère NISQ, comme les nomme John Preskill), ne pourront jamais dépasser un certain niveau : « Les ordinateurs quantiques bruités à petite et moyenne échelle fournissent une puissance de calcul primitive. Ils sont trop primitifs pour atteindre la «suprématie quantique» – et si la suprématie quantique n’est pas possible, alors la création de codes quantiques correcteurs d’erreurs, qui est plus difficile, est également impossible. »

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