La violence n’aurait pas toujours existé – Le Temps

L’être humain n’aurait pas toujours été violent ? La violence et la compétition ne seraient pas notre nature humaine ? C’est ce qu’esquisse ce passionnant article, entre archéologie, psychologie et ethnographie, signé Nic Ulmi (@niculmi) pour Le Temps (enregistrement obligatoire) qui remet en cause bien des idées reçues. 

“La mort violente infligée par un humain à un autre apparaît plus tard que l’humanité elle-même et reste longtemps un phénomène très limité. C’est ce qu’indiquent les traces archéologiques. Préhistorienne, directrice de recherche au CNRS, Marylène Patou-Mathis a consacré un livre au sujet en 2013, Préhistoire de la violence et de la guerre (Editions Odile Jacob). «Je suis partie d’un agacement qui venait du fait d’entendre toujours la même chose – nous sommes violents, c’est la nature humaine, ça a toujours existé –, alors que ces affirmations ne se basent sur rien. En tant que scientifique, je me suis dit : interrogeons les données.»”

(…)

«On n’a pas de moyens archéologiques pour savoir comment les enfants du paléolithique étaient éduqués. Mais si on regarde les peuples chasseurs-cueilleurs contemporains, on constate qu’il n’y a pas de violence éducative chez eux. La fessée, la claque, ça n’existe pas.»

Comment l’humanité paisible des débuts devient-elle brutale ? «Dès que les groupes se sédentarisent, la démographie augmente. Cela entraîne un changement économique, la domestication des plantes et des animaux. Du stockage apparaît, des biens. C’est là que, dans les peintures rupestres, on voit surgir des personnages plus grands que les autres : des élites. Je ne veux pas me la jouer Rousseau, mais les faits sont là.» Y a-t-il des peuples sédentaires sans violence ? «Des sociétés dites horticultrices de petite taille La question du nombre est essentielle.»

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