Pourquoi le crowdfunding peut-être un désastre ? – The Verge

La jeune startup du matériel, Lockitron, a utilisé le crowfunding pour lancer les précommande de sa serrure connectée. Sa campagne de financement lui a permis de récolter 2,2 millions de dollars de précommandes pour livrer 14 000 unités. Le succès de cette campagne a conduit l’entreprise à recevoir 70 000 autre commandes sur son site. Les premières expéditions devaient commencer en mars 2013. Presque 2 ans plus tard, la startup n’a envoyé que 14 000 unités ! Soit seulement 14 % des commandes des commandes passées les deux dernières années ! La première version de l’appareil s’est faite agonir par certains clients, notamment du fait que sa batterie était trop faible : plusieurs se sont retrouvés bloqués en dehors de chez eux ! Ceux qui nous ont financés sont devenus des cobayes, regrette Cameron Robertson, le fondateur de la startup. En août 2014, la société a décidé de repartir de zéro. Elle a trouvé un nouveau partenaire et a entièrement repensé son produit (baptisé depuis Bolt). Ce nouveau modèle devrait commencer à être expédié en mars et coûte 99$, soit un tiers du prix de la première version.  

L’histoire de Lockitron est emblématique des défis que rencontrent les entreprises de matériel quand elles croisent le succès, souligne Ben Popper pour The Verge. Bien des entreprises qui se sont lancées dans le financement participatif ont été confrontées à la réalité complexe de la production de masse. Bien que soutenu par le programme de démarrage d’YCombinator, Lockitron s’est longuement heurté à des problèmes de mécanique et de production (notamment parce que la serrure devrait travailler en partenariat avec des serrures existantes), montrant qu’il y a un pas à franchir entre un prototype fonctionnel et sa production en masse. Lockitron a bien reçu pour 2,2 millions de dollars de commandes, mais la firme ne pouvait toucher cet argent tant qu’elle n’avait pas expédié les serrures. Depuis août, Lockitron travaille avec un spécialiste des serrures. Il a abandonné l’idée que son système devait se mettre sur les serrures existantes pour proposer un système qui remplace complètement la serrure.

Sur les 70 000 qui ont commandé un Lockitron, 10 000 ont annulé leur commande. La société a réussi à garder ses clients en étant transparente sur ses difficultés et en communiquant régulièrement sur ses progrès (toutes les deux semaines). 

Marine Couturier pour Rue89 revient quant à elle sur le grand cimetière des projets avortés du financement participatif. Sur KissKissBankBank, 56 % des projets présentés en 2014 n’ont pas réussi à boucler leur collecte, explique le cofondateur, Vincent Ricordeau. Le manque de légitimité et le besoin d’avoir une vraie stratégie de communication sont les principales raisons de l’échec. L’article pointe également le fait la difficulté de réussir à financer des projets qui ne sont pas matériel et comment, parfois, les porteurs de projets sont amenés à rajouter l’argent manquant en fin de collecte, pour ne pas perdre les dons déjà engrangés.  

MAJ : Le New York Times livre une belle enquête sur un projet de Kickstarter qui n’a pas marché. Tromperie ? Abus ? On y constate que ce n’est pas si simple…

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