Ce que l’école doit retenir de la débâcle des iPads à l’école à Los Angeles – Wired

A l’automne 2013, les écoles de Los Angeles ont commencé à distribuer des iPads dans toutes les écoles du district, rapporte Wired. Un programme ambitieux de 1,3 milliards de dollars piloté par le district scolaire de LA, Pearson et Apple. Pourtant, depuis août, tout est à l’arrêt. Le district scolaire a stoppé son contrat avec Apple et le FBI enquête pour savoir s’il y a eu un traitement préférentiel dans le marché public conclu. Au printemps, le district a même demandé à Apple de le rembourser en expliquant que la matériel fourni était totalement inutilisable. Comment expliquer ce désastre ? Comment expliquer que l’un des plus grands district scolaire des Etats-Unis, l’une des plus grande société de technologie au monde et l’une des marques les plus établies dans le monde de l’éducation en soit arrivé à un tel fiasco ?

Pour Micheal Horn, directeur du programme d’éducation à l’Institut Clay Christensen et auteur de Blended : utiliser l’innovation disruptive pour améliorer l’école, la situation de LA est emblématique des écoles prises dans une frénésie technologique, sans avoir réfléchit à ce dont elles ont besoin. Selon lui, cela montre combien un programme éducatif doit construire sa propre réponse technologique, à l’image des AltSchool, ces nouvelles écoles alternatives privées qu’évoquait longuement Wired dans un autre article. Mais le système des marchés publics permet-il vraiment cela ? interroge Robin Lake, directeur du Centre pour réinventer l’éducation publique. Or, les systèmes scolaires ont du mal à faire de la R&D. Ils sont conçus pour travailler avec quelques grandes entreprises qui fourniront une technologie clef en main. Or, ce n’est pas la façon dont la technologie évolue. C’est aussi aux entreprises comme Pearson de changer de tactique et de mieux accompagner les écoles plutôt que de concevoir des programmes clés en main. A l’image de ce qu’à lancé New York avec iZone, pour connecter les startups aux écoles de la ville. Ou du programme lancé par Cary Matsuoka du district scolaire de Milpitas en Californie, qui a d’abord travaillé avec les écoles pour savoir ce dont elles avaient besoin. 

Los Angeles ne compte pas abandonner pour autant l’informatisation de ses écoles. Elle a lancé un groupe de travail pour répondre à 4 questions fondamentales : qu’est-ce que les élèves doivent apprendre ? Comment ? Quelles ressources sont nécessaires ? Comment cela va fonctionner ? 

Profitons-en pour évoquer l’ambitieux projet AltSchool, fondé par un ex-cadre de Google, Max Ventilla, qui a quitté le géant américain pour fonder une école qui correspondrait à ses attentes. Dans l’article que lui consacre Wired, on apprend que dans les 4 écoles AltSchools (il devrait y en avoir 8 l’année prochaine), largement financées par les géants de la Valley (les études coûtent tout de même 21 000 $ par an et par enfant), chaque enfant dispose d’un iPad ou d’un Chromebook dans lesquels ils trouvent les “playlists” hebdomadaires de ce qu’ils doivent étudier (écrire sur quelque chose, résoudre un problème de math, regarder une vidéo…). 

Ces playlists d’activités sont personnalisées et réalisés par des professeurs qui les partagent dans une base de donnée commune afin qu’elles soient réutilisables. Tous les exercices réalisées sur tablettes sont enregistrés pour suivre les progrès des élèves d’une manière moins invasive et plus précise que les contrôles de connaissance. AltSchool se présente comme un laboratoire à la fois pour construire des applications éducatives et pour construire de nouvelles formes d’écoles. Chez AltSchool, les profs ne sont pas seuls. Une équipe de 39 personnes assure l’intendance logicielle et informatique et travaille en lien étroits avec les professeurs pour mettre au point les applications et les devoirs.

Derrière cette expérience pour l’instant très élitiste, Max Ventilla souhaite vendre un système opérationnel clé en main pour les autres écoles… Mince alors ! N’est-ce pas là justement ce qu’on nous expliquait comme étant mauvais pour l’éducation ? Bon, visiblement, cela dépend surtout de la manière dont est conçu le système… 

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