Les machines et le mythe de l’autonomie – TechRepublic

Le professeur d’aéronautique et d’astronautique du MIT, désormais à la tête de la société Humatics, David Mindell, vient de publier La Robotique et le mythe de l’autonomie. Fort de 20 ans d’expérience avec des robots, le chercheur estime que l’autonomie qu’on nous a toujours promis n’a jamais été réalisée et ne le sera jamais. Les humains vont rester à la tête des opérations, explique-t-il sur TechRepublic. Pour lui, notre remplacement par les machines comme le prophétisent les tenants de la voiture autonome, tient du mythe. La plus haute expression de la technologie n’est pas l’autonomie, mais consiste en un rapport fluide avec les humains. Les environnements extrêmes où se sont le plus développés les robots autonomes (l’exploration spatiale, océanique ou les environnements dangereux) ressemblent à des laboratoires offrant des conditions d’exploration très particuliers. “Les principales fonctions d’un pilote d’avion est de relier les passagers au système et leur transmettre la confiance qu’apporte un humain en charge de la supervision de ces systèmes. C’est un travail important, non ? Nous aurons toujours besoin de gens là où il y a des gens.” 

Nous avons tendance à penser que l’humain est le maillon faible des systèmes techniques : tous les accidents de trains ou d’avion sont dus à des erreurs humaines. D’où le fait que nous cherchions de plus en plus à nous débarrasser des gens et à les remplacer par des machines, estime Mindell. Mais souvent, cela montre surtout que le système n’a pas été conçu de manière à éviter les erreurs, poussant les gens par exemple plus d’heures qu’ils ne pouvaient. L’humain et l’ordinateur doivent apprendre à mieux échanger sur les modalités de contrôle des systèmes. Les machines savent moins bien s’adapter aux situations inhabituelles que nous. Il est nécessaire de garder les gens impliqués pour qu’ils puissent toujours reprendre le contrôle (voir “Voiture autonome : il ne reste plus qu’à améliorer le facteur humain !”). Pour Mindell, “la pleine autonomie ne fonctionne tout simplement pas dans un contexte social”. 

“Je crains un monde où les robots sont là pour faire des choses hors de synchronisation avec leurs environnements.” 

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