Quand l’économie du partage partagera-t-elle ses données ? – Wired.com

Jason Tanz pour Wired adresse une intéressante question aux entreprises du partage. Sont-elles prêtes à partager leurs données pour faire grandir le secteur ? Des entreprises comme AirBnb recueillent de nombreuses données sur leurs utilisateurs qu’elle pourrait exploiter pour renforcer la confiance dans d’autres secteurs de l’économie collaborative. D’autres services pourraient-ils bénéficier des mesures de réputation ? Si quelqu’un veut s’inscrire comme chauffeur sur Lyft ou Uber, ne serait-il pas intéressant de savoir s’il a été banni d’AirBnb ? Une perspective qui a conduit certains à prédire l’aube d’une économie entièrement basée sur la réputation, dans laquelle votre comportement et vos antécédents vous poursuivent sur tous les services… Pour Rachel Botsman, la spécialiste de l’économie collaborative, comme elle le soulignait à TED Global 2012, “ce n’est qu’une question de temps avant que nous soyons en mesure d’effectuer une recherche Google ou Facebook permettant d’obtenir une image complète des comportements de quelqu’un dans des contextes différents au fil du temps.” Un flux temps réel de votre indice de confiance mesurant votre fiabilité sur Task Rabbit, sur AirBnb, sur Quora… Un tableau de bord de votre réputation sous forme de capital social…

Au cours des dernières années, plusieurs start-ups ont tenté de fournir des services de ce genre, estime Jason Tanz, sans grand succès, principalement parce que les entreprises ne sont pas très ouvertes sur le partage de leurs données, de peur de donner à des concurrents les moyens de les dépasser. Quand il s’agit de partage des données, les entreprises de l’économie collaborative ne sont pas plus modèles que les autres, estime avec ironie le journaliste de Wired, qui voit là un obstacle à la croissance de l’économie collaborative.

Mais cette perspective est-elle vraiment si désirable pour l’utilisateur ? Ce que nous faisons sur un service est-il équivalent à ce que nous faisons sur un autre ? C’est, il me semble, oublier un peu vite le rôle du contexte dans les échanges sociaux, comme le souligne avec raison la chercheuse Helen Nissembaum. Ce que l’on dit sur AirBnb n’est pas la même chose que ce que l’on dit sur Uber, comme l’on ne dit pas la même chose à son médecin et à son banquier.

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