Du crowfunding citoyen – Rodrigo Davies

Rodrigo Davies, doctorant au Centre des médias civiques du MIT, vient de terminer sa thèse sur le financement participatif citoyen (voir également le site dédié). L’occasion pour lui de nous expliquer rapidement sur son blog ce qu’il a appris.

Quand il l’a commencé, le financement participatif citoyen n’existait pas encore vraiment. Il a collecté des données sur 1224 projets entre 2010 et mars 2014 qui ont levé 10,74 millions de dollars sur des plateformes bréziliennes, américaines, espagnoles ou britanniques. Mais son but n’était pas d’être exhaustif, c’est devenu impossible, juste de tenter d’être représentatif. Sur les plateformes de financement participatifs, les projets citoyens sont encore anecdotiques (le montant médian récolté s’élève à 6500 dollars), mais rencontrent plutôt un certain succès (les projets de la catégorie “citoyen” de Kickstarter réussissent à lever les fonds réclamés dans 81 % des cas, ce qui la classerait parmi les catégories qui connaissent le plus de succès sur Kickstarter), ce qui, pour lui, montre le potentiel de ce type de projets, invitant les institutions et les associations à mieux s’en saisir.

Le financement participatif citoyen a commencé comme un hobby pour des projets locaux écolos lancés par des bénévoles et les projets d’entretien de parcs et jardins demeurent une grosse part des projets citoyens, suivis par des projets de soutien à des événements et par des projets éducatifs. Il est un phénomène massivement urbain, et aussi surprenant que cela puisse paraître, particulièrement lié aux villes où les plateformes de financement participatifs sont localisées… Le genre est encore trop spécifique pour avoir largement essaimé, estime le doctorant. La taille des projets se distribue comme une longue traîne, avec de rares projets d’envergures et une multitude de projet à très petite échelle. Sur Kickstarter, les projets qui réussissent le plus lèvent entre 5 et 10 000 dollars et 47 % des projets citoyens sont dans cette tranche.

Mais le chercheur souligne aussi ce que l’on ne sait pas encore. Pour lui, il est difficile de répondre à la question de savoir si ces projets encouragent ou découragent l’investissement public. Pour Rodrigo Davies, le financement participatif citoyen peut tout autant devenir une partie de la boîte à outils des institutions publiques et des associations pour devenir demain un mécanisme capable de générer des ressources là où elles sont nécessaires. Les questions qu’adressaient Ethan Zuckerman sur l’urbanisme Kickstarter demeurent donc toujours d’actualité… 

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