Pour Daniel Kaplan, délégué général de la Fing, la question posée par l’échange de fichiers en P2P n’est pas de savoir si celui-ci réduit les ventes de disques (la réponse est oui), mais plutôt de comprendre « Pourquoi des millions de personnes qui n’iraient jamais voler dans un magasin s’adonnent-ils en ligne à une pratique qu’ils savent illégale, malgré tous les inconvénients, malgré les risques ? Et surtout, pourquoi le font-ils en toute bonne conscience ? Il doit y avoir autre chose que la filouterie tapie en chacun de nous. Pour que 8 millions de Français se transforment joyeusement, voire fièrement en délinquants, il faut sûrement qu’ils aient quelque chose à exprimer ! » Les hypothèses auxquelles il vous convie à réfléchir avec lui sont les suivantes : et si l’explosion de la copie illégale était l’enfant caché (et peut-être monstrueux) du marketing musical et des dérives du droit d’auteur ? Et si, plus profondément, celle-ci traduisait-elle un changement de fond dans la manière de « consommer » une œuvre, une transformation – engagée depuis longtemps – du public en acteur, voire parfois en co-auteur ?