Les maîtres des machines – New York Times

David Brooks pour le New York Times revient sur l’article que Kevin Kelly a publié sur Wired sur les trois avancées technologiques qui vont libérer l’intelligence artificielle sur le monde (à savoir le calcul bon marché, le big data et des algorithmes toujours plus performants). Selon Kelly, l’intelligence artificielle est enfin à portée de main. Mais celle-ci n’aura pas la forme d’un génie anthropomorphe, comme HAL 9000 dans 2001 l’odyssée de l’espace (même si HAL n’est pas vraiment anthropomorphe !). L’intelligence artificielle de demain sera constitué de machines plus modestes : moteurs de voitures, traducteurs en temps réel, logiciels pour organiser ses photos ou sa musique…

“Tout ce qu’autrefois nous avons électrifié, nous allons désormais le cognitiser”, écrit Kelly. (…) Pour Kelly :“Les business modèles des prochaines 10 000 startups sont facile à prédire : prendre X et y ajouter de l’intelligence artificielle”. 

Cette situation à deux conséquences. La première est sociologique : “Si la connaissance est le pouvoir, nous sommes sur le point de voir arriver une plus grande concentration du pouvoir”. En 2001, les 10 premiers sites de l’internet représentaient 31 % de toutes les pages vues aux Etats-Unis. En 2010, ils représentaient 75 % d’entre elles. La concentration ne cesse de s’accélérer et l’intelligence artificielle va accélérer le mouvement. “L’avenir de l’IA est susceptible d’être gouverné par une oligarchie de deux ou trois grandes intelligences commerciales en nuage d’usage général”, affirme Kelly. 

La deuxième conséquence est philosophique estime Kelly. L’intelligence artificielle va redéfinir ce que signifie être humain. Pourquoi ? Parce que les machines risquent de devenir de meilleurs penseurs que nous, pour jouer aux échecs, gagner à Jeopardy ou faire des mathématiques. Mais elles peinent à nous battre sur les choses que nous faisons sans pensée consciente : construire des liens affectifs, avoir des sentiments moraux, être créatif…

“A l’ère des machines intelligentes, nous ne sommes plus humains parce que nous avons un gros cerveau. Nous sommes humains parce que nous avons des compétences sociales, des capacités émotionnelles et des intuitions morales." 

Les machines nous libèrent des corvées mentales pour nous permettre de nous concentrer sur des choses plus élevées : comme l’amour ou être heureux (est-ce à dire que ce sont des domaines sur lesquels nous allons enfin pouvoir progresser ?). 

Reste, critique Brooks, que dans ce futur, nous devons accepter de suivre les instructions, d’être comme les autres, de consommer ce qui est populaire… Mais entre nous aider à trouver ce que l’on veut et déterminer ce que je veux, il y a un pas qui pose question. Nous souhaitons tous maîtriser les machines plus qu’elles nous maîtrisent. 

 

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