L’Etat plate-forme, vraie source de services publics innovants ou cache-misère ? – La Gazette des communes

Sabine Blanc pour la Gazette des communes livre une belle analyse des enjeux de la modernisation de l’action publique en France. Elle revient sur l’influence du livre de Nicolas Collin et Henri Verdier (et de leurs auteurs), comme du discours de Tim O’Reilly sur le gouvernement comme plateforme (cf. “Du gouvernement comme plate-forme… ou l’inverse”) sur les acteurs de la modernisation de l’action publique en France, réfléchissant à développer des infrastructures pour mettre en place ces propositions. L’enjeu pour les organismes de l’Etat en charge du développement des dispositifs techniques semble donc “d’habiller d’API (d’interfaces de programmation) les SI (systèmes informatiques) de l’Etat”. 

Derrière ces considérations techniques, Sabine Blanc a raison de rappeler que se cache une stratégie politique. L’Etat plateforme qui se prépare sera-t-il une Big Society à la française consistant à réduire les services publics pour les déléguer à des acteurs extérieurs et privés ? Est-elle la porte d’entrée à un “agenda néo-libéral d’où le public ne ressort par plus efficace pour moins de dépenses, mais simplement diminué par report sur le privé” ?

“Parier en partie sur un écosystème privé pour développer des services non pas publics mais au public, c’est prendre le risque de fracture,
entre ceux qui susciteront l’attention de “la multitude” et les autres.
Sauf à ce que l’Etat ne conserve que ceux des services publics qui
n’intéressent pas cette multitude, laissant les autres (les plus
rentables, ou rentabilisables) aux acteurs privés.”

Car comme le pointe encore très bien Sabine Blanc, les partenariats publics privés dans le rail, l’autoroutes, les prisons… n’ont pas vraiment réussi à convaincre. 

Jacques Marzin, le responsable de la Direction interministérielle des systèmes d’information et de communication (DISIC), voit plutôt dans les transformations qu’il organise une façon de passer d’un service public
centré sur l’administration à un service public centré sur l’usager, comme dirait Russell Davies. On voudrait être aussi confiant que lui ! Mais pour que les systèmes ne soient pas contre les gens, il va falloir un peu plus qu’un mot clef. Au moins une volonté, une stratégie et des principes, comme le soulignait très bien Davies. 

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