En janvier, pour le nouvel an chinois, le géant du commerce en ligne chinois, Alibaba, a confié a ses employés un kit d’analyse d’eau bon marché (fabriqué par Greenovation Hub) et une application, qui a permis de recueillir et cartographier des mesures sur la qualité de l’eau dans 420 lieux de 28 provinces. Jack Ma, le fondateur d’Alibaba, a annoncé que ce kit serait bientôt disponible sur Taobao pour une dizaine de dollars et a invité tous les Chinois a cartographier la qualité de l’eau. Le gouvernement chinois, sensible à la dégradation environnementale, semble plus ouvert à la coopération sur ces questions que sur d’autres, plus sensibles, comme les droits de l’homme ou la sécurité des travailleurs. Nul ne sait combien de Chinois vont se procurer ces kits, mais les conséquences pourraient être transformatrices, estime Ethan Zuckerman sur son blog. Public Lab aux Etats-Unis ou Safecast au Japon (via des compteurs Geiger de haute qualité) ont eut recours au crowdsourcing pour documenter des questions environnementales. Le crowdsensing de l’environnement agit comme un chien de garde. Le Center for Civic Media travaille lui avec l’outil Tracker, pour documenter les problèmes locaux. Mais les gens ne veulent pas seulement collecter des données. Ils veulent les utiliser pour raconter des histoires, pour militer pour le changement, estime Zuckerman. Ces systèmes cherchent-ils des des capteurs ou des scientifiques ? Des participants ou des activistes ? Zuckerman veut voir dans la surveillance qu’exerce les citoyens la marque de leur puissance, un levier pour transformer notre rapport à la politique.

MAJ : La Waag Society, FutureEverything et le FabLab de Barcelone ont développé SmartCitizens.me, un dispositif de capteurs environnementaux en kit (voir le projet sur Kickstarter et les explications dans ce slideshare) pour développer la surveillance environnementale citoyenne. A rapprocher des initiatives françaises de Citoyens Capteurs.