Elizabeth Minkel pour le New Statesman revient sur la prolifération de l’acronyme ICYMI (In Case you Missed it, pour Si vous l’avez râté), qu’elle croise de plus en plus des hastags de Twitter jusqu’aux titres des articles en ligne… Un acronyme qui rappelle combien nous ne cessons de lutter contre le volume d’information qui déferle sous nos yeux. Alors que l’audience et l’utilisation de Twitter ne cesse de progresser, 70 % des tweets ne rencontrent aucune interaction, rappelle-t-elle. Un acronyme qu’elle rapproche du Fomo (Fear of missing out) cette peur de manquer quelque chose, sauf qu’ICYMI nous donne l’étrange sentiment qu’on peut toujours rattraper le rythme dans lequel le flux nous perd. Alexis Madrigal en décembre dans The Atlantic évoquait déjà cette “maintenan-itude”, cette façon dont le nouveau se substitue à tout. “Nous nous sentons dépassés parce que nous créons des fins, or l’internet n’en a pas”. Bienvenue dans la mélancolie du scroll infini ! Alors qu’ils semblent nous solliciter toujours plus, nos outils demeurent on ne peut plus linéaires, rappelle Elizabeth Minkel. “Quand les gens se plaignent de la façon dont les choses vont en ligne, la façon dont ils se sentent dépassés ou comment chaque interaction numérique les laisse vides, je ne peux pas m’empêcher de penser que cela ne peut pas être durable.” Récemment, The Atlantic revenait sur le crépuscule de Twitter pour évoquer le vide de la chambre d’échos que représente le réseau social… Et la journaliste d’espérer que l’internet se réorganise à nouveau. En attendant, rappelle-t-elle, il est normal, sain et nécessaire de rater des choses sur le net.
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