Imaginons un domicile, une chambre d’hôtel, un entrepôt, une place publique… dans lesquels les objets courants, les panneaux indicateurs, les écrans, les dispositifs de communication se mettent instantanément à notre service dès que nous en franchissons le seuil : c’est ainsi que beaucoup voient la « troisième révolution de l’informatique », celle de l’ordinateur virtuel, de l’intelligence ambiante, des réseaux « pervasifs », aussi évidents que le courant électrique. Des myriades de puces s’insèrent dans l’environnement et dans les objets du quotidien, capables de se repérer dans l’espace, de se reconnaître les unes les autres et de se relier en réseau, sans fil, spontanément, sans opérateur. Chaque individu se déplace entouré de sa « bulle de communication » et, selon l’endroit où il se trouve, interagit avec les « bulles » d’autres individus ou des objets situés dans son environnement…
Mais que devient cette vision quand elle est confrontée aux espaces réels, aux contraintes de la ville, aux pratiques sociales ? Comment se transforme l’espace public, doublé d’une sorte d’extension numérique ? L’extension de ces micro-interactions numériques à l’échelle des foules urbaines est-elle soutenable ?
C’est la question que se posent Guénaël Amieux et Daniel Kaplan avec l’aide des participants au projet Mobilités.net.